Coronavirus #6 - Les demandes d'indemnisation pour Bruxelles Capitale, les nouvelles ?


La prime régionale de 4.000 euros est destinée uniquement aux entreprises dont la fermeture a été rendue obligatoire par le Conseil national de sécurité. Mais la Région bruxelloise veut l’étendre à d’autres sociétés fortement touchées par la crise.

Très attendue, la prime de 4.000 euros peut être réclamée par les entreprises concernées dès ce mercredi. Pas moins de 9.000 personnes ont demandé au service 1819, point de contact pour les entrepreneurs en Région bruxelloise, d’être prévenues de la mise en ligne du formulaire de demande, indique Barbara Trachte (Ecolo). Consciente de l’impatience des entrepreneurs mis en difficulté par la crise, la secrétaire d’État bruxelloise à la Transition écologique a voulu se presser sans se précipiter. « Nous avons sécurisé le dispositif juridiquement, administrativement et budgétairement. Même si nous avons les pouvoirs spéciaux, nous avons envoyé le texte au Conseil d’État pour être certains que ce soit béton et ne pas mettre en danger un dispositif dont vont bénéficier les entreprises. »


Environ 22.000 entreprises bruxelloises entrent dans les conditions pour toucher la prime unique de 4.000 euros.
 

Pour rappel, seules les sociétés dont la fermeture est rendue obligatoire par le Conseil de sécurité peuvent prétendre à cette prime unique. Il faut aussi être actif dans certains secteurs et ne pas occuper plus de 50 équivalents temps plein (ETP). Selon les estimations de l’exécutif bruxellois, environ 22.000 structures répondent aux conditions. « Nous avons dégagé le budget nécessaire pour couvrir tout le champ d’application, donc rien ne sert de se presser. L’idée est de verser les primes dans un délai de deux semaines, mais s’il y a un effet entonnoir au début cela pourrait être compliqué. Que les entreprises qui le peuvent attendent quelques jours pour se connecter sur le site », conseille l’écologiste.

Selon Barbara Trachte, la prime cible bien les premiers touchés, à savoir les petites entreprises et les petits commerces ayant l’obligation de fermer. « C’est ce qu’il ressort des premiers monitorings. Ils n’ont plus de chiffre d’affaires, mais toujours des frais fixes. La plupart d’entre eux reçoivent déjà des aides du fédéral, le chômage économique ou le droit passerelle. La prime régionale est une aide complémentaire qui aide à couvrir les frais fixes. »

 

Relocaliser certaines productions

Mais plus la crise se prolonge, plus nombreuses seront les victimes. « On travaille sur l’élargissement de l’aide. De nombreuses entreprises ne doivent pas formellement fermer, mais c’est ce qu’elles ont fait faute de clients ou de fournisseurs. Ou par impossibilité de respecter les règles de distanciation sociale. Nous allons soit élargir les conditions d’accès de la prime existante soit créer un autre système de primes. On analyse les implications juridiques et budgétaires. Mais aussi l’administratif pour les bénéficiaires: s’il faut aller vérifier dans le détail les résultats des années passées pour prouver une baisse drastique du chiffre d’affaires, ce n’est pas idéal dans un contexte d’urgence. On veille aussi à rester dans la complémentarité par rapport aux mesures qui seront prises par le risk management group. »

« Il y aura d’autres mesures, ça c’est sûr. Nous avons demandé au Conseil économique et social de dresser la liste des entreprises en demande. »

 

Barbara Trachte
Secrétaire d’État bruxelloise
 

L’échéance du 19 avril et l’éventuelle prolongation des règles de confinement rentrent aussi dans l’équation. « Mais il y aura d’autres mesures, ça c’est sûr. Nous avons demandé au Conseil économique et social de dresser la liste des entreprises en demande. Et puis, il y a déjà d’autres mesures spécifiques pour chaque secteur. Par exemple, la mission déléguée à finance.brussels pour soutenir les fournisseurs de l’horeca à l’aide de prêts à taux intéressants. On voudrait qu’ils soient toujours présents à la réouverture des restaurants et qu’ils ne fassent pas trop pression sur leurs clients fermés. »

La task force régionale planche aussi sur le redéploiement de l’économie bruxelloise à plus long terme. « On réfléchit aux secteurs qu’il faudra soutenir en priorité à la fin du confinement. Et une réflexion globale est en route. La nécessité d’avoir une économie qui répond aux besoins locaux était déjà une évidence que la crise a renforcée. De nombreuses chaînes de production dépendant de matériaux issus de Chine se retrouvent à l’arrêt. Produire localement crée de l’emploi et diminue l’empreinte écologique ce qui ne remet donc pas fondamentalement en cause notre plan relatif à la transition écologique », conclut-elle.

 
 
echo